Le projet de réforme de
l’évaluation est dangereux, la Ministre doit le
retirer.
La Ministre a
décidé de refondre
l’évaluation des personnels enseignants. La
notation chiffrée serait remplacée par une
évaluation, fondée sur une inspection et deux
entretiens professionnels reposant sur une grille de 11 items dont les
critères sont pour l’essentiel
éloignés de l’enseignement, et
s’appuyant sur un référentiel de
compétences professionnelles qui comporte 70
entrées !
Ce projet va de pair avec la mise
en place d’un « accompagnement » des
personnels qui peut être imposé par la
hiérarchie et n’aurait plus grand-chose
à voir avec la formation continue, il renforce le
contrôle de la hiérarchie sur nos
collègues au détriment de leur liberté
pédagogique.
Nous refusons la logique de ce
projet qui repose sur ces entretiens, sur des critères
subjectifs, et qui est l’instrument de l’arbitraire
et de l’individualisation. Il est dangereux, inacceptable.
Ce projet obéit
à la même logique que celle du décret
Chatel de 2012 qui avait été abrogé
après l’élection de François
Hollande, suite à la mobilisation des personnels
appuyée sur l’action commune des organisations
syndicales.
Le projet ministériel
instaure d'autre part une classe exceptionnelle, qui est en
réalité un « grade à
accès fonctionnel ».
Lors de l’introduction de
ce type de grade dans la Fonction publique de
l’État en 2010 par le gouvernement Sarkozy, toutes
les organisations syndicales à l’exception de la
CFDT s’étaient prononcées contre.
En voulant valoriser
l’exercice de fonctions particulières et
l’évaluation, la classe exceptionnelle est la
promotion à la « tête du client
» et un renforcement de
l’inégalité salariale. Il sera
réservé à une toute petite
minorité et ne sera accessible que pour 10 % de
l’effectif d’un corps, dont 8 % justifiant de
fonctions particulières. Seuls 2 % des personnels, ayant
« fait preuve d’une valeur professionnelle
exceptionnelle », pourront y accéder.
C’est donc 90 % de l’effectif d’un corps
qui en sera irrémédiablement exclu.
De plus, les 10 % du corps ne
seront atteints qu’en 2023 ! Là encore, rien ne
dit que les dispositions actuelles ne seront pas encore plus
orientées vers des promotions uniquement au
mérite !
De plus aucune garantie
n’est donnée sur un déroulement de
carrière sur deux grades (classe normale et hors classe)
pour la totalité des collègues.
La « revalorisation
» des grilles indiciaires dont se targue la Ministre est en
fait un miroir aux alouettes.
L’intégration
partielle des primes et indemnités minore d’autant
le montant de la hausse réelle et est très loin
de compenser les 14 % de pertes de niveau de vie subies par les
enseignant-e-s qui restent parmi les plus mal payé-e-s
d’Europe selon les chiffres de l’OCDE.
Nos organisations se sont
adressées à Madame la Ministre le 6 octobre pour
lui demander de renoncer à ce projet néfaste et
d’ouvrir de véritables négociations.
Notre demande est restée à ce jour sans
réponse.
Nos organisations appellent les
personnels à se réunir dans les
établissements secondaires et les écoles,
à s’adresser à la Ministre sur ces
revendications.