Si certains se gargarisent de la consultation
lancée par le gouvernement aujourd’hui sur la
réforme des retraites, celle-ci est bien un semblant de
démocratie.
Pas d’illusion, les problématiques et les
questions posées sont orientées et les
réponses attendues
téléphonées. Orientations, bien
évidemment dans le sens de ce dont rêvent le
gouvernement et le patronat : casser notre système
des retraites par répartition et solidaire, poursuivre la
baisse des pensions encore plus rapidement que celle
déjà programmée par les gouvernements
précédents, remettre en cause les
régimes spéciaux conquis sociaux
arrachés par de hautes luttes.
Le gouvernement prépare ses mauvais coups avec des
techniques qui ressemblent de près à celles des
DRH dans les entreprises – avis faussement pris, mise en
place de groupes de travail pré verrouillés, etc.
– pour déboucher sur des mesures de
régression sociale que le gouvernement n’assume
pas et tout en se cachant derrière des
« ce n’est pas de nous…
c’est la consultation. »
À l’instar de cette consultation qui se voudrait
« moderne », ce que propose le
gouvernement pour les retraites c’est
l’individualisation, le chacun pour soi, etc., bref, un
retour en arrière de plusieurs
décennies ! Cette question mérite, au
contraire, un vrai débat public et contradictoire. La vraie
modernité, la démocratie, c’est
ça.
La CGT fait des propositions et construit le rapport de force
à tous les niveaux pour défendre notre
système de retraites fondé sur la
répartition et la solidarité, avec des pensions
égales au minimum au Smic, un taux de remplacement de 75%
par rapport au salaire de référence, un
départ dès 60 ans et anticipé pour
ceux qui ont subi la pénibilité au travail (1
trimestre de moins par année d’exposition).
Ces propositions de progrès peuvent parfaitement
être financées en mettant fin aux
exonérations et aux évasions fiscales, en taxant
les dividendes et en augmentant les cotisations des grosses entreprises
du CAC 40 qui ne cessent de servir leur actionnaires sans contrepartie
à ceux qui créent les richesses.
Montreuil, le 31 mai 2018