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Par un travail sur les mots, on favorise l’égalité entre femmes et hommes.

samedi 14 octobre 2017.
 

Par un travail sur les mots, on favorise l’égalité entre femmes et hommes

L’écriture inclusive et le point médian

Qu’est-ce que l’écriture inclusive ?

L’écriture inclusive, tout comme le langage inclusif, consiste à « inclure le féminin » dans la langue française, là où, traditionnellement, le masculin « l’emporte » sur le féminin. L’égalité d’approche est donc au coeur de cette vision.

L’écriture inclusive préconise d’utiliser des termes neutres, par exemple « les droits humains » au lieu des « droits de l’homme », ou encore d’accorder les métiers et les fonctions. Concrètement, il s’agit d’utiliser le féminin et le masculin quand on s’adresse aux deux genres, en utilisant les tirets et bientôt peut-être, le point médian.

Qu’est-ce que le point médian ?

C’est un un point « milieu », c’est-à-dire situé à mi-hauteur de chaque lettre. Il devrait être prochainement intégré dans le nouveau clavier AZERTY, en bas à droite, avec les signes de ponctuation. Il permettrait de gagner en clarté, en remplaçant l’actuel tiret, qui a déjà d’autres fonctions.

Pourquoi l’écriture inclusive ? (Un peu d’histoire…)

La langue orale, comme l’écriture, engendre et entretient les inégalités. Le Haut Conseil à l’égalité entre les hommes et les femmes rappelle que, jusqu’au XVIIème siècle, tous les métiers, fonctions et dignités exercés par des femmes étaient nommés au féminin. En 1647, un membre de l’Académie française avance que «le masculin est plus noble que le féminin» pour justifier que la règle du masculin doit l’emporter sur le féminin. Un siècle plus tard, un éminent professeur déclare, à son tour, que «le genre masculin est réputé plus noble que le féminin à cause de la supériorité du mâle sur la femelle».

L’écriture inclusive vise à supprimer cette hiérarchisation des sexes par le langage, en rétablissant un équilibre. Si l’expression « écriture inclusive » est assez récente, la réflexion a été engagée il y a une vingtaine d’années autour de l’idée de neutralité dans l’écriture. On parlait alors de « langage épicène ». Le terme « inclusif » a ensuite été jugé plus juste pour refléter la volonté d’une égalité de sexes.

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Portée au départ principalement par les mouvements féministes, cette manière d’écrire émerge peu à peu dans le débat public. En 2015, le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes publiait un « Guide pratique pour une communication sans stéréotype de sexe ». En 2017, un éditeur scolaire, Hatier, a franchi le pas en publiant un ouvrage à destination des CE2, «Questionner le monde», en écriture inclusive. C’est une première dans l’éducation, même si ladite écriture inclusive n’y est pas appliquée de manière exhaustive.

Pour la CGT Educ’Action également, on ne peut pas faire progresser l’égalité sans s’intéresser aux représentations que notre langue véhicule. Depuis des années, nous avons donc le souci de féminiser nos textes et entendons bien poursuivre la lutte dans ce sens !

Le langage structure notre pensée : il ne fait pas que la refléter, il l'oriente !