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CTA du 18 janvier 2017 Déclaration préalable de la Cgt-Educ’Action

mercredi 18 janvier 2017.
 

Déclaration préalable au CTA du 18 janvier 2017

Monsieur le Recteur, Mesdames et Messieurs,

Même si les élections présidentielles et législatives qui vont avoir lieu cette année n'annoncent décidément rien de réjouissant, la CGT Educ'Action académique souhaite à l'ensemble de ce Comité une heureuse année 2017. elle tient aussi à saluer le travail des différents services s'agissant des documents fournis.

Cependant, nous souhaitons ouvrir cette déclaration par la question suivante :

Monsieur le Recteur, êtes-vous informé du projet de la Mairie de Nice d'embaucher 130 nouveaux policiers municipaux afin de les affecter dans les écoles de la ville. Policiers qui seront armés et dont un très récent CT liste les attributions. La CGT et La CGT Educ'Action s'opposeront farouchement à ce projet. Il est insensé de vouloir installer et laisser évoluer dans l'enceinte d'une école, un personnel en possession d'une arme. Nous sommes pour la sécurité, pas pour le sécuritaire.

Pour revenir à l'ordre du jour de ce Comité, un constat d'ordre général s'impose : La CGT Educ'Action pense que la promesse présidentielle qui prévoyait de créer 60 000 postes dans l’éducation nationale n'est pas tenue en cette fin de mandature.

Le ministère parle de postes alors qu'il s'agit en réalité d'emplois. Cette distinction n'est pas neutre puisque sur ces 60.000 "postes", il y a près de 26.000 stagiaires. Comme ces dernier-es sont en grande majorité à mi-temps, c'est en réalité de l’ordre de 15.000 postes qui sont occupés. 

A noter aussi que depuis plusieurs années, certaines disciplines du second degré ont régulièrement des centaines de postes non pourvus : pourquoi en serait-il autrement en 2017 ?

D'autre part, le gouvernement inclut dans ces postes des personnels précaires, aides aux élèves en situation de handicap (AESH) et assistant-e-s d'éducation : non seulement ces personnels sont presque toutes et tous à temps partiel et sous-payés, mais ils sont surtout non-titulaires. Le gouvernement se glorifie donc de la création de plus de 6.000 précaires… 

Dernier constat et pas des moindres : le nombre d’enseignant‐es précaires, sans perspectives de carrière, continue d’augmenter, près de 30.000 dans le second degré, et le recours aux personnels enseignants précaires s’est étendu au premier degré en se généralisant même à la rentrée 2016. 

S'agissant du 1er degré : le gouvernement est-il revenu sur les 5.000 suppressions de postes de RASED ? Non. La CGT Educ'action espère que les différents groupes de travail et audiences pourront – à l'échelle de l'académie et des départements- modifier la donne et sortir du mantra comptable « le redéploiement se fera à moyens constants » asséné à chaque réunion.

Concernant les moyens 1er degré nous refusons les modalités de répartition proposées par votre administration lors du Groupe de Travail du 9 janvier dernier ainsi que la modification marginale résultant d'un pseudo dialogue social plombé par un autre mantra « le modèle appliqué basé sur trois critères (démographie, sociaux et territoriaux, politique de soutien au 1er degré) est celui du ministère ».

Nous voulons que le P/E c'est-à-dire le nombre d'enseignants-es pour 100 élèves ainsi que le E/C (nombre d'élèves par classe) conservent une place importante dans la répartition de la dotation académique. Une quarantaine de postes supplémentaires pour les Alpes-Maritimes sont nécessaires si on rééquilibrait les P/E et E/C des deux départements

Dans le second degré : depuis longtemps, le H/E académique est inférieur au H/E national. Pire, le H/E national baisse (preuve que le nombre de prof par rapport au
nombre d'élèves diminue, même durant le dernier quinquennat), au collège comme au lycée (mais surtout au lycée, peut-être grâce à la réforme du collège qui a limité les dégâts chez eux) le H/E académique, déjà très faible, diminue dans les mêmes proportions.

Les conséquences sont lourdes tant pour les conditions de travail des professeurs que pour les conditions d'étude des élèves : des classes de plus en plus surchargées (fréquemment 35, voire 36 ou 37 par classe au lycée), moins d'heures en groupe, suppressions d'options considérées comme coûteuses (car faible effectif dans les classes) … Parallèlement, il est demandé aux collèges et lycées d'augmenter les taux de passage, sous peine de voir encore sa dotation diminuer l'année suivante (c'est en effet un des critères qui permet de moduler la DGH, avec les CSP).

Donc, augmenter la réussite avec moins de moyens, comment de pas voir, là, une dégradation du niveau général ? Est-il étonnant dans ces conditions que les effectifs du privé augmentent ?

La volonté affichée lors du Groupe de Travail sur les propositions d'évolutions de la carte des formations est de réorganiser cette carte pour créer des pôles de compétences, permettre de centraliser les formations d'un même secteur afin de rationaliser les équipements, et de fluidifier les parcours. La volonté de la Région et du Rectorat est d'aller vers la création de "Lycées Polyvalents" (un seul Proviseur, une seule notification des moyens DGH. Tant mieux si cela favorise mixité sociale, partage des équipements, poursuites d'étude des bacheliers professionnels, mais cela, pour la CGT Educ'Action favorisera aussi, à terme, des économies d'échelle sur les emplois administratifs et enseignants.

La CGT-Éduc’action continue et continuera à rester aux côtés de celles et ceux qui luttent pour des moyens à la hauteur des besoins et pour des meilleures conditions de travail des personnels et d’études des élèves.  

C'est pour cela que nous demandons un vote afin de repousser les propositions de dotations concernant les moyens 1er et 2nd degré afin d'obtenir du Ministère plus de postes pour l'Académie. Cela fait des années que la CGT Educ'Action et d'autres organisations demandent un plan de rattrapage.