Le groupe de travail sur les barèmes s'est terminé ce vendredi 13 mai en fin d'après midi. 1644 fiches vérifiées par le Groupe de Travail Administration/Syndicats représentés en CAPD.
La Cgt-Educ'Action a prévenu par mail tous-tes les collègues dont nous avions le mail de leur situation à l'issu de ce Groupe de Travail. Ce sont près de 1000 mails individuels échangés depuis le début de ces groupes de travail.
Si par accident, vous n'avez pas reçu de notre part le barème finalement retenu par le Groupe de Travail, n'hésitez pas à nous contacter.
Prochaine étape en fin de semaine prochaine avec les documents préparatoires avant la CAPD du 26 mai.

La réunion qui était programmée  pour le 13 mai a été reportée à une date indéfinie par l'I.A... Force nous est de constater après une précédente réunion qui n'avait rien apporté de nouveau, l'IA n'ayant pas préparé cette réunion, que ce nouveau report laisse bien mal augurer de la suite...

Il y a un an, la CGT Educ’Action avait mené une enquête auprès des enseignants du premier degré sur la santé et leur conditions de travail. Les résultats montraient que ces conditions de travail s’étaient très sensiblement dégradées en quelques années. Les collègues indiquaient leur mal être au travail dû principalement à un décalage entre leur vision du métier et la réalité, mais aussi un divorce entre eux et leur hiérarchie.
Cette étude avait marqué les esprits. Elle avait permis de recentrer le débat autour de notre santé au travail, mais surtout de prendre conscience qu’être enseignant c’est aussi être travailleur. En effet, le problème des enseignants c’est qu‘ils ne se considèrent pas comme des travailleurs ! C’est une grave  erreur  qui instaure de fait une opposition entre nos conditions de travail et les conditions d’étude des élèves alors que nous devrions prendre ces problèmes dans leur globalité ! On peut s’en rendre compte en ce moment où les conseils de maîtres étudient les répartitions de classe en considérant principalement les seuls effectifs par classe.
Avec un peu de recul, et donc de temps pour réfléchir, nous pourrions tous-tes répondre à ce petit test : qu’est-ce que pour vous une bonne et une mauvaise journée ? Les résultats seraient surprenants. En 10 ans, les études montrent que les éléments faisant une mauvaise journée sont devenus plus nombreux que ceux faisant une bonne journée. Ce déséquilibre est dû à plusieurs facteurs évoqués dans notre étude : surcharge de travail, pression administrative et manque de considération. Les études montrent que les travailleurs sont beaucoup plus sensibles à la reconnaissance symbolique qu’à la reconnaissance salariale. Cette vision est très vraie dans notre profession. Désormais, nous avons davantage affaire à  des inspecteurs développant des comportements autoritaristes, subtilement habillés de paternalisme, ou des techniques de management basés sur la pression.
Cette dégradation de nos conditions de travail a un impact direct sur la qualité de notre travail et sur notre santé. Lorsque les collègues sont en situation de souffrance, ils se trouvent très souvent isolés. Leur corps dit stop face à l’agression du travail, mais ils préfèrent rester dans le déni sur leur état de santé pour ne pas s’exclure. Et c’est une erreur car c’est aussi l’occasion de montrer à notre administration ses limites dans la gestion de notre travail.
Il faut rappeler que le travail n’est pas un simple plaisir. C’est avant tout une contrainte pour une vie en société et pour en tirer du plaisir, il faut dépasser cette contrainte. Malheureusement actuellement, les conditions de travail imposées par notre administration font que ce n’est plus de la contrainte, mais de la souffrance.
Nous devons plus que jamais nous préoccuper de notre travail. Ce travail que nous accomplissons est concret, il fait référence à des compétences et des savoir-faire établis qui font de nous des experts. Il en découle immanquablement des conditions de travail qui construisent notre vie sociale et notre santé.
Nous devons reconstruire du dialogue professionnel et réinvestir les lieux de socialisation professionnels afin de construire un rapport de force important. Ce rapport de force est essentiel pour peser sur notre administration, pour lui montrer ses lacunes et ses reniements en matière de santé (pas de médecine du travail ni de dialogue social sur les conditions de travail). Les élections professionnelles d’octobre 2011 seront un excellent moment pour lui rappeler ses obligations…

Sinot Jérôme

N°19 du 12 mai 2011. Pour le lire en ligne. Pour le télécharger

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