DÉCLARATION
PRÉALABLE DE LA CGT EDUC'ACTION
CTPD
du 8 SEPTEMBRE 2010
C'est
une rentrée inédite ! Pour la première
fois, les nouveaux
professeurs sont affectés devant des
élèves sans formation
professionnelle préalable.
Ce
qui était l'exception des « listes
complémentaires »
devient la règle.
Nous
avons suffisamment exprimé notre opposition à
cette réforme de la
formation des enseignants pour que vous la connaissiez, cependant, de
nombreuses questions émergent en cette rentrée.
- Comment ces
jeunes collègues pourront-ils-elles prendre –
symboliquement et matériellement – leur place
d'enseignant-e titulaire de leur classe quand presque tout le travail
de rentrée aura été
réalisé par l'enseignant-e brigade auquel
ils-elles sont associés ?
- À
ce jour, le programme de formation de ces professeurs stagiaires se
compose de quatre semaines à l'IUFM et de deux semaines et
deux jours auprès de IMF. Or selon les textes ils-elles ont
droit à 12 semaines de formation. Quand et comment
vont-ils-elles recevoir cette formation ? Est-ce que le fait de
rebaptiser « Formation Continue
Professionnelle » les concertations
pédagogique suffira ?
- Quant
à la formation continue des enseignant-e-s titulaires, il
n'est qu'à lire le Plan Académique de Formation
pour se rendre compte qu'ils-elles paient eux-elles aussi la
masterisation. Sur 66 stages proposés, 48 sont à
candidature désignée conte 18 à
candidature individuelle. 15 s'effectueront sans remplacements et 33
seront remplacés par des ZIL ou des Brigades alors que nous
savons bien que les moyens de remplacement sont
régulièrement insuffisants.
Mais
la masterisation n'est pas le seul résultat de cette
politique
clairement illustrée par le tristement
célèbre schéma d'emploi
2011-2013. A force de tripoter n'importe comment les leviers pour
chercher des gisements d'efficience on finit par mettre tout le
système en panne.
Par
exemple, le paiement des frais de déplacement des personnels
itinérant n'est toujours pas à jour dans de
nombreux cas, et les
application DT Ulysse et Imag'in continuent à donner des
cheveux
blancs à de nombreux-ses collègues.
Mais
les personnes humaines, enseignant-e-s et élèves
font aussi les
frais des cette politique. Ainsi, nous constatons que de nombreux
postes RASED sont vacants sur le département. Et
à notre
connaissance, les départs en formation ne couvrent
même ces postes
vacants. Que devient la prise en compte des difficultés des
élèves?
Après les suppressions de postes de 2008/2009 et la
réduction des
départs en formation à cette rentrée,
l'identification des RASED
comme levier d'efficience académique (quel jargon barbare)
pour la
rentrée 2011 jette à nouveau la confusion chez
ces collègues.
Comment imaginer que des personnes dans un telle incertitude quant
à
l'avenir de leur profession et de leur place au sein l'École
puissent travailler sereinement?
Nous
pourrions continuer longtemps à
énumérer les problèmes
posés par
cette rentrée placée une nouvelle fois sous le
signe des réductions
d'effectifs et des économies budgétaires, mais
nous tenions à
insister sur cette réforme de la formation qui à
notre sens est la
plus destructrices pour le service public d'éducation.
Ces
professeurs non formé-e-s, ou si peu que nous accueillons
aujourd'hui sont appelé-e-s à enseigner pendant
les quarante
prochaines années. C'est là un pari
risqué sur l'avenir de notre
Ecole et de nos futurs élèves. La Cgt Educ'Action
émet pour sa
part les plus vives craintes.
D'ailleurs,
si les enseignant-e-s étaient si nombreux et nombreuses dans
la rue
mardi dernier, c'était autant pour la défense des
retraites que
pour exprimer leurs inquiétudes sur l'avenir du service
public
d'éducation.