COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Seconde phase de
déconfinement :
c’est toujours «débrouillez-vous»
pour les personnels.
Le Premier
ministre, accompagné de
Jean-Michel Blanquer, a annoncé ce jeudi 28 mai, les mesures de la
phase 2 du déconfinement.
Il n’a rien
annoncé quant à la fin
de l’état d’urgence sanitaire qui est, pour la CGT Éduca’ction, une
grave
atteinte aux droits des salarié·es ainsi qu’aux libertés publiques et
dont nous
exigeons l’abandon. Nous dénonçons également le maintien de
l’interdiction des
rassemblements de plus de 10 personnes.
Sur les
mesures propres à
l’Éducation nationale, la CGT Éduc’action se félicite de l’abandon de
l’épreuve
orale de français dont le maintien aurait pénalisé les élèves n’ayant
pu la
préparer dans des conditions acceptables. Il est toutefois regrettable
d’avoir
attendu aussi longtemps cette annonce, unanimement réclamée depuis des
semaines
par les organisations syndicales, personnels, élèves et parents. Le
ministre
aurait pu ainsi épargner ce long moment d’inquiétude aux élèves et
enseignant·es concerné·es.
Pour le
reste, la prise de parole
du ministre suscite plus d’interrogations et d’inquiétudes qu’elle ne
donne de
réponses, alors qu’il y a urgence. En effet, des établissements sont
censés
rouvrir dès mardi, ce qui ne laisse que très peu de temps à
l’administration et
aux personnels pour s’organiser.
Beaucoup de
personnels et de
parents s’interrogent : comment recevoir l’ensemble des élèves en
primaire et
dans les collèges de zones vertes, même par rotation et gérer les
effectifs
(plus nombreux du fait d’un retour massif des parents au travail) tout
en
maintenant un maximum de 15 élèves par classe et en maintenant
les
exigences du protocole sanitaire ? Pour la CGT Éduc’action, le 2S2C ne
saurait
être une réponse adaptée. Nous savons très bien qu’il ne pourra pas
être appliqué
de façon identique dans toutes les communes faute de moyens financiers
ou
humains pour le mettre en place.
De plus, sa
mise en œuvre, ainsi
que la volonté manifeste du ministre de le pérenniser à l’avenir, est
une
attaque inacceptable contre le statut des personnels habituellement en
charge
de ces apprentissages et contre le service public de l’Éducation
nationale.
Par
ailleurs, comment faire
revenir les élèves en difficultés scolaires ? Pourquoi ne pas
rouvrir les
lycées généraux et technologiques dans les zones orange et seulement
ouvrir les
lycées professionnels ?
Ce sont
quelques exemples de
questions qui méritent une réponse urgente et argumentée.
L’inquiétude
est grande de voir le
ministère laisser une fois encore les établissements décider seuls des
modalités de reprise et des élèves à accueillir, sans aucune cohérence
nationale. C’est entériner un nouveau transfert d’autorité et de
responsabilités aux chef·fes d’établissement, aux Dasen et aux
collectivités
locales. Nous dénonçons ce manque de cadrage, source de tensions et de
pressions.
Pour la CGT
Éduc’action, le
ministre doit urgemment expliciter cette nouvelle phase et fournir la
méthodologie pour une mise en œuvre pratique des protocoles dans cette
nouvelle
période. Nous appelons les personnels à rester vigilants sur les
conditions de
reprise, de travail et d’étude des élèves. Nous les appelons à se
réunir très
rapidement pour s’organiser et fixer les objectifs pédagogiques afin
que
l’École ne soit pas qu’une vaste garderie mais bien un lieu
d’apprentissage.
C’est aux personnels de réinvestir leurs lieux et outils de travail
dans un
souci de cohérence et de protection sanitaire (physique et
psychologique).
La CGT
Éduc’action sera aux côtés
de tous les personnels et les soutiendra face aux pressions
hiérarchiques
éventuelles.
Montreuil,
le 29 mai 2020