Déclaration
de la CGT Éduc’action au CTM du 20 mai 2020.
La
réouverture des établissements scolaires amorcée
depuis deux semaines suscite toujours l’inquiétude des personnels de
l’Éducation nationale, des collectivités territoriales, des élèves et
de leurs
familles.
Cette
défiance peut se quantifier par le nombre
d’élèves qui ont effectivement repris le chemin de l’école et du
collège depuis
le 11 mai.
Nous
avons malheureusement constaté des
dysfonctionnements dans l’application du protocole national dans
certaines
académies.
En
particulier, dans la prise en compte de la situation
des personnels pour lesquels la distanciation n’est pas possible ou à
qui on
impose des missions qui ne sont pas les leurs, comme c’est le cas pour
les AESH.
Nous
avons aussi de nombreux exemples où nous avons pu
mesurer l’absence de la bienveillance promise par le ministre vis-à-vis
des
personnels, dans certains départements, comme la remise en cause
d’autorisation
d’absence pour garde d’enfants de moins de 16 ans.
Nous
sommes toujours dans une situation de danger
persistant, c’est d’ailleurs ce qui a conduit le gouvernement à
maintenir
fermés les cafés, restaurants, et la plupart des lieux de culture. Nous
notons aussi
que certaines écoles ont dû pour refermer leurs portes à
la suite
de cas avérés ou suspectés de
contamination
au SARS Cov 2.
Si
nous comprenons qu’une société ne puisse pas vivre
confinée éternellement, nous restons opposés à la décision de commencer
le
déconfinement par l’ouverture des écoles et des établissements
scolaires sans
que toutes les conditions sanitaires ne soient réunies.
Alors
qu’il n’y a pas de consensus scientifique, qu’il
y a toujours des doutes sur le potentiel de propagation des enfants, ou
sur le
risque d’une 2ème vague, nous demandons au gouvernement
d’observer un
principe de précaution, peut être préjudiciable à l’activité
économique, mais
nécessaire à la sécurité de la population en attendant que la science
confirme
ou infirme les risques réels encourus.
L’ouverture
des établissements au nom de la lutte
contre les inégalités scolaires n’est pas crédible. Lla CGT s’est
toujours
engagée dans le combat contre les inégalités sociales, notamment en
matière
d’accès à l’éducation.
Nous
considérons d’ailleurs que celles – ci ont été
aggravées par les politiques menées ces dernières années et durant ces
derniers
mois.
Le
ministre de l’Éducation communique régulièrement
sur les efforts réalisés par tous les personnels pour garantir le
fonctionnement du service public en adaptant leurs pratiques
professionnelles
pour permettre la « continuité pédagogique ».
Nous déplorons que
tous les personnels de notre ministère ne puissent pas bénéficier de la
prime « Covid » alors que
l’article 3 du
décret le permet.
Plus
généralement, au-delà d’un tel régime indemnitaire
d’exception, la CGT Éduc’action demande au ministre d’ouvrir des
négociations en
urgence sur les salaires des personnels de notre ministère dans le
cadre de
l’agenda social.
La
reconnaissance et revalorisation de nos métiers
doivent faire partie des sujets à traiter en urgence pour permettre une
amélioration d’un service public d’éducation indispensable à une lutte
efficace
contre le développement des inégalités sociales.
L’année
scolaire 2020/2021, ne sera pas une année
scolaire ordinaire. Les conditions sanitaires pour assurer la sécurité
et des
élèves et des personnels nécessiteront de notre point de vue des moyens
supérieurs
à ce qui était initialement prévu et ont été présentés au CTMEN de
décembre en
particulier pour le second degré.
Nous
souhaitons savoir quelles dispositions le
ministre entend prendre pour que celle – ci se fasse dans de bonnes
conditions.
Nous
demandons qu’un point d’information puisse être
fait sur les conditions de la rentrée à un prochain CTM avant les
vacances
d’été.
La
CGT Éduc’action a une conscience aiguë des
difficultés liées à la situation inédite que nous traversons. Les
combats que
nous menons pour défendre nos services publics sont plus que jamais
d’actualité
pour que le monde d’après ne soit pas pire que celui d’avant.