COMMUNIQUÉ DE PRESSE
CGT
Éduc'action
- 263 rue de Paris - case 549 - 93515
Montreuil cedeX
Dotations
supplémentaires dans
le premier degré :
pas
une bonne nouvelle pour tout
le monde.
Alors
que dans toutes les académies, les opérations de préparation des cartes
scolaires sont en cours, le ministre de l’Éducation nationale a annoncé
le 27
mars dernier que les dotations globales seraient revues en ces temps de
crise
sanitaire. En effet, il a indiqué qu’il n’y aurait pas de fermeture de
classe
sans accord des municipalités dans les communes de moins de 5000
habitant·es et
que l’équilibre ouvertures-fermetures serait « finement
analysé » en
milieu urbain.
Ces
annonces se sont traduites cette semaine par une dotation
supplémentaire de
1248 postes dans le premier degré qui s’ajoutent aux 440 postes
initialement
prévus. Pour la CGT Éduc’action, cette décision politique confirme que
le
gouvernement et le ministère n’avaient pas pris conscience de l’ampleur
des
besoins dans les départements pour éviter une rentrée catastrophique.
Cependant, pour notre organisation, cette nouvelle dotation, qui va
permettre à
certaines zones de respirer, reste insuffisante pour couvrir tous les
besoins
ou répondre aux priorités annoncées (dédoublements en éducation
prioritaire et
limitation à 24 élèves en GS, CP et CE1…).
Surtout,
la CGT Éduc’action s’inquiète des conditions d’attribution de ces
nouveaux
moyens et des critères retenus par le ministre. Il semble en effet que
cette
dotation supplémentaire ne se fasse qu’au bénéfice exclusif des zones
rurales
et au détriment des zones urbaines, principalement celles en éducation
prioritaire. Les chiffres donnés par le MEN indiquent clairement ce
choix puisque
les académies fortement urbanisées comme celles de Lille, de Versailles
ou de
Créteil sont lésées. Pour nous, il y a un exemple frappant dans cette
dernière
académie puisque seule la Seine-et-Marne (département le plus rural de
l’académie) bénéficie de la rallonge budgétaire. Nous sommes également
très
inquiét·es quant au
devenir
des RASED (eux-aussi principalement en zones urbaines) qui semblent
être une
nouvelle fois les victimes du ministère et de ses choix de ventilation.
Avec cette
nouvelle dotation, le
ministre Blanquer acte sans attendre et sans concertation, les
propositions
issues du rapport Mathiot-Azéma qui visent à exploser le cadre actuel
de
l’éducation prioritaire et à introduire la notion de ruralité comme une
nouvelle priorité. La CGT Éduc’action estime qu’il s’agit d’un coup de
force
dans une période sanitaire très difficile, mais également dans une
période
politique particulière où le renouvellement des municipalités n’a pu se
faire
correctement. Nous dénonçons cette mise à mort de l’éducation
prioritaire alors
que la période de confinement génère une explosion des inégalités
sociales et
territoriales, comme le rappellent le décrochage d’une partie des
élèves
issu·es des classes populaires de la pseudo-continuité pédagogique mais
aussi,
plus dramatiquement, la surmortalité liée au coronavirus dans le 93.
La
CGT Éduc’action exige au contraire des moyens en forte hausse pour
l’éducation
prioritaire, à l’école, au collège et en lycée.
La
CGT Éduc’action note qu’en période de crise majeure, le gouvernement
est en
capacité de trouver des moyens supplémentaires pour augmenter les
dotations
globales. Elle demande donc que cet effort budgétaire soit étendu à
l’ensemble
des métiers de l’Éducation nationale. En effet, il y a urgence à ce que
des
postes supplémentaires soient ouverts dès la rentrée 2020 dans tout le
second
degré (enseignant·es, CPE, Aed), mais également chez les personnels
techniques,
administratifs et sociaux, ainsi que chez les AESH. Pour la CGT
Éduc’action,
c’est avant tout de moyens humains dont a besoin l’Éducation nationale.
Montreuil, le 08 avril 2020