COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Revalorisations, toujours
pas de réponses
aux interrogations des
personnels
La
CGT Éduc’action a été reçue ce mercredi
15 janvier par Jean-Michel Blanquer pour discuter de la revalorisation
salariale des enseignant·es dans le cadre de la réforme des retraites.
Notre
organisation attendait de
cette réunion des précisions concrètes sur les intentions du ministre.
Mais à
l’instar du reste du gouvernement, ce dernier s’obstine à maintenir le
flou sur
ses intentions réelles.
Tout d’abord, il faut rappeler que
cette prétendue revalorisation concernerait uniquement les
enseignant·es et CPE
laissant ainsi de côté les autres catégories de personnels du
ministère, notamment
les AESH, les catégories C et B particulièrement mal rémunérées. Dans
le
contexte du gel de la valeur du point d’indice de la Fonction publique,
c’est
évidemment scandaleux.
De
plus, cette revalorisation ne
concernerait quasi uniquement que les
générations nées depuis 75, c’est-à-dire celles et ceux
concerné·es par
la réforme des retraites. Pourtant, le ministre rappelle depuis son
entrée en
fonction que les enseignant·es français·es sont mal payées… comprenne
qui
pourra !
Au
final, le ministre s’est
contenté de préciser que la première enveloppe budgétaire consacrée à
cette
revalorisation serait de 500 millions d’euros en 2021. À ce sujet, nous
lui
avons fait remarquer que selon les sources du COR et de l’INSEE,
l’évolution
des salaires enseignants suivrait celle de l’inflation, sans prendre en
compte
la hausse des salaires du privé, appauvrissant mécaniquement les
salaires des
personnels par rapport au SMIC.
À
part cela, nous n’avons toujours
aucune information sur le fléchage de cette enveloppe, le montant exact
et le
calendrier des hausses programmées d’ici 2037 ni sur la part
primes/salaires de
la « revalorisation ». En revanche alors que nous
dénonçons
l’inexactitude grossière des simulations de pension mises en ligne par
le
ministère, l’administration a admis que ces calculs devaient être revus.
En
revanche, nous avons la
confirmation que le ministre confirme son souhait de lier cette
revalorisation
à une redéfinition du métier enseignant, ce qui, nous n’en doutons pas,
se
traduira par des missions supplémentaires et une augmentation du temps
de
travail des personnels.
Il
n’est pas rentré dans les
détails de cette redéfinition mais a cité comme unique exemple de
mesure
« gagnants, gagnants » la formation obligatoire des
personnels
pensant les vacances contre une indemnité… les collègues apprécieront.
Pour
la CGT Éduc’action, tout cela
est inacceptable. Il est hors de question de laisser le ministre
utiliser la
réforme des retraites qui va baisser les pensions des personnels pour
attaquer
les statuts et les obligations de service sous couvert de
revalorisation
salariale.
La
CGT Éduc’action réitère son
refus de la contre-réforme des retraites Macron/Philippe et son
opposition à
des revalorisations sous forme de primes, indemnités ou heures
supplémentaires.
En effet, il s’agit d’aggraver l’individualisation des revenus des
personnels
et les inégalités salariales au détriment des femmes comme le prouvent
les
statistiques du ministère. En outre, ce mode de pseudo-revalorisation
n’est pas
garanti dans le temps et dépend des alternances politiques, comme l’a
démontré
le gel du PPCR par ce gouvernement.
La
CGT Éduc’action exige des
hausses de salaires via des refontes des grilles indiciaires et une
augmentation de la valeur du point d’indice pour l’ensemble des
personnels du
ministère quelle que soit leur catégorie. Elle revendique en préalable
une
augmentation de 400 € (soit 90 points d’indice) pour toutes et tous.
Les
personnels n’en peuvent plus
du cynisme de ce ministre qui reste sourd à leurs revendications et
protestations.
La
CGT Éduc’action appelle
l’ensemble des personnels de l’Éducation nationale à amplifier le
mouvement de
grève pour obtenir le retrait de la contre-réforme des retraites et des
augmentations immédiates de salaires sans contreparties.