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Et le 19 vous faites quoi ?

dimanche 10 mars 2019.
 
Edito
Dimanche 10 mars

Et le 19 vous faites quoi?

En relisant l'édito précédent, je me suis dis : « P….., pour le rapport de force, c'est pas gagné ». Les deux premiers syndicats du 1er degré du 06 appelaient à un rassemblement mercredi 6 mars à 11H devant le rectorat et ce après un Groupe de Travail sur de nouvelles règles concernant le mouvement des personnels la veille, réunion qui avait duré plus de cinq plombes. Et à combien nous sommes-nous retrouvés-es ? Quelques dizaines de manifestant-es et sur ces quelques dizaines de de manifestant-es, il y avait au moins... quelques dizaines de militant-es ;

OK, allez-vous me rétorquer : les collègues -c'est-à-dire vous, eux, elles- se fadaient sans doute des animations pédagogiques inénarrables, patientaient chez un-e thérapeute quelconque dans une salle d'attente bondée avec des magazines datant du siècle dernier, renégociaient un énième prêt avec leur banquier adoré, dispatchaient un/des enfants qui au conservatoire, qui chez la nounou, qui à la pistoche, qui au poney. No problémo, chacun-e avait ses raisons et je n'en disconviens pas, mais nous, les « représentants-es des personnels », nous avions un peu la colère à fleur de cordes vocales. Parce qu'on se fade assez souvent lors des réunions d'infos syndicales des « à quoi ça sert de faire grève ? », des « faut inventer d'autres modalités d'actions », des « je crois plus en grand chose » et caetera et caetera.

Encore heureux que les collègues ne pensent pas que quand on fait grève, on est payé !
Encore heureux que les collègues ne pensent pas que quand on est déchargé-e pour le syndicat, quand on milite le mercredi, le samedi ou le soir, on est défrayé par les appareils.
Encore heureux que personne dans la profession ne pense ça. Non ?

Nous recevrons sans doute moult coups de fils de collègues qui ...manifesteront leurs inquiétudes quant à leur mouvement car chaque année vous êtes plus de 1500 à muter et comme chaque année, nous serons là pour vous expliquer comment « ça va marcher, si vous allez conserver votre priorité, votre poste et -si nécessaire- affiner le choix du vœu géographique… et caetera et caetera.

Chers-es collègues, chers-es lecteurs-trices, syndiqués-es ou pas mais néanmoins consuméristes, quand viendra la sacro-sainte ouverture du serveur officiel, quand tomberont les nouvelles règles qu'auront pendant des heures combattues et infléchies les élus-es zélés-es du personnel du Snuipp et de la Cgt, les seul-es qui interviennent réellement en Groupe de travail, en CAPD et en CT, je mets ma main à couper que tomberont comme à Gravelotte, moult appels de détresse d'enseignants-es affolés-es qui auront lu les courriers syndicaux et qui brailleront « Que faut-il faire ! », ou « Qu'est-ce que vous comptez faire, vous, les syndicats ?» et caetera et caetera !

Et d'aucuns brandiront peut-être stylos vermillons, craies vertes, sifflets oranges, blouses grises pour protester aux ronds-points de leur cour d'écoles, aux péages de leurs amnésies des luttes d'avant, tout en n'oubliant pas de préciser qu'ils vont adhérer incessamment sous peu « promis, juré, craché » mais que le temps leur manque pour mettre sous pli un quelconque RIB because se fadent des animations pédagogiques, patientent des mercredis entiers chez un-e thérapeute quelconque dans une salle d'attente bondée ou un/des enfants revenus qui du conservatoire, qui de chez la nounou, qui de la pistoche ou de le judo, qui du poney, transforment la sus-dite salle d'attente en garderie assourdissante ou pire because renégocient un énième prêt avec leur banquier abhorré.

Nous comprenons ces raisons parce que nous, militants-es syndicaux-cales, représentants-es des personnels, élus-es dans un paquet d'instances, nous sommes d'abord et avant tout des enseignants-es et d'abord et avant tout des femmes et des hommes qui se fadent...et caetera et caetera. AUSSI.

Sacrebleu ! Réalisé-je à l'instant, voilà que je tombe dans un affect hors de propos avec une contribution syndicale hebdomadaire et réalisé-je aussi à l'instant suivant que mon courroux d'un mercredi matin de lutte en compagnie de camarades déterminés-es à imaginer que la cavalerie va arriver, mercredi matin de lutte agrémenté d'une audience intersyndicale où « nous n'avons rien lâché ! » est proprement insignifiant alors que se profile une grève interprofessionnelle public-privé, le mardi 19 mars et qu'il faudra en être… Non ?
Marc Le Roy