Le président de la
République devient coutumier de
l'utilisation politicienne de l'histoire de France.
Après l’exploitation de la lettre de G.
Môquet, il réitère en
instituant le «parrainage» de la mémoire
des enfants juifs exterminés
pendant la Shoah, par les écoliers du XXIe
siècle.
C'est le ministre de l'Éducation nationale qui doit
être une nouvelle
fois surpris par cette déclaration présidentielle
intempestive !!
Après l'homélie au Vatican, en
décembre 2007, le
chanoine de Latran, Nicolas Sarkozy se
«lâche» devant
un parterre choisi.
Après ses déclarations, l’an
passé, sur l’inné et le
déterminisme, et
ses allusions à l’eugénisme, son
apitoiement d’aujourd’hui est peu
crédible.
Les citoyens français ne sont pas dupes.
Il s'agit de détourner leur regard des sondages en berne par
un effet
d'annonce tapageur.
Mais au delà du coup médiatique, il y a une
volonté manifeste de
dénaturer et de contrôler l'Histoire. Et ce n'est
pas la première
tentative de la droite au pouvoir, d’imposer une conception
«people» de
l’enseignement de l’Histoire.
La méconnaissance de cet enseignement et de ses outils,
notamment à
l’école primaire, est manifeste.
L’intrusion du président dans le
contenu des programmes d’enseignement est choquante.
La CGT, avec l'ensemble des organisations syndicales, avait du imposer
l'abrogation de l'article 5 de la loi de février 2005 sur la
valorisation de la colonisation.
Substituer la compassion mémorielle à l'analyse
de faits historiques
est indigne.
Cette dérive moraliste de l'Histoire est incompatible avec
le
principe constitutionnel de laïcité garanti dans
notre
pays.
Devoir de mémoire n'est pas Histoire, tout comme
«babillage» n'est pas langage...
Nous rappelons au président, garant des institutions
républicaines, que
des enseignants de la CGT luttent chaque jour pour qu'aux abords de
leurs écoles, les enfants et leurs familles sans papiers ne
soient pas
arrêtés et mis en centre de rétention.
Tout cela n'a rien à voir avec l'enseignement de la
Résistance et de la
Shoah en cours d’Histoire.