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Promotions PLP 2015. Déclaration de la Cgt-Educ’Action

jeudi 5 février 2015.
 

[rouge]CAPA Plp Promotion d’échelon 2015[/rouge]

Déclaration liminaire de la Cgt-Educ’Action}

Au fil des années, nous exprimons les mêmes désagréments et dénonçons, après une analyse détaillée des tableaux d’avancement, les iniquités de traitement entre collègues quant aux promotions. Cette année encore, l’analyse scrupuleuse du tableau de promotions met en évidence les dysfonctionnements qui guident l’évaluation des enseignants.
Nous réaffirmons aujourd’hui que le système actuel de promotion des enseignants est un système inique. Ceux qui le promeuvent affirment qu’il est fondé sur le mérite. Or, l’éthique d’une évaluation basée sur le mérite suppose des règles et des moyens pour la mettre en œuvre. Ici, point de règle. Le système, bien que légal, en devient alors absolument illégitime.

Dates d’inspection et notes pédagogiques

En premier lieu, les inspecteurs persistent à ne pas respecter une chronologie identique pour tous en fonction des années où les collègues sont promouvables.
Les retards d’inspection sont encore trop nombreux : 111 personnes promouvables n’ont pas été inspectées depuis plus de 4 ans. 43 étaient promouvables au grand choix, tant pis pour eux. Et 20 ont manqué un passage au choix. Une collègue d’arts appliqués n’a plus été inspectée depuis 2001. En santé-environnement ou en éco-gestion, des inspections remontent à 2003, à 2005 en lettres-anglais. Nous croisons invariablement le nom de ces collègues dans les tableaux de promotion successifs depuis plusieurs années et constatons amèrement que, chaque année, la promotion au choix et au grand choix leur passe sous le nez, car leurs inspecteurs les ont « oubliés »… Ainsi, Mme ... en ..., à l’échelon 9, inspectée pour la dernière fois en 2006, qui voit sa note pédagogique inférieure de 1 point à sa grille de référence, avait raté le grand choix l’an dernier. Cette année, elle est privée d’une possible promotion au choix.
Inversement, certaines inspections semblent tout à fait opportunes, tant elles ont été réalisées in extremis : 5 inspections ont eu lieu en juin dernier. Elles ont abouti à 3 promotions au grand choix et à 2 promotions au choix. Saluons la performance des 2 inspections du 24 juin en ...… Plus sérieusement, le professeur de la discipline ..., inspecté le 5 juin 2014, a vu sa note pédagogique faire un bond de 6 points, passant de 49 à 55, ce qui est supérieur à la note maximale du 11ème. Sa promotion au 10ème au grand choix n’a rien d’étonnant : avec un barème de 92.5, il aurait même pu prétendre directement au 11ème échelon.
Comme ce dernier, les professeurs notés en dessus de leur grille par les inspecteurs connaissent parfois une progression spectaculaire de leur note : 7 points de plus en STMS pour ... qui dépasse de 3 points la barre et atteint le 9ème au grand choix.
Et comment penser sérieusement qu’une inspection, dans sa forme actuelle, puisse garantir une évaluation objective ? On a évoqué les inspections du mois de juin, à coup sûr devant des classes bondées en Lycée professionnel… En 2013, il y a même une inspection, en maths-physiques, le 8 juillet…
Voilà comment certaines carrières sont optimisées et d’autres ralenties.

Revenons aux dates d’inspection.
Pourquoi un tel décalage ? Pourquoi, dans un même tableau d’avancement, dont les candidat-e-s sont censément soumis aux mêmes règles, trouve-t-on une collègue qui n’a pas vu d’inspecteur depuis 2001 et une autre collègue inspectée le 24 juin 2014 ?
Parce qu’il apparaît qu’il existe des logiques de cour avec un ensemble de pratiques associées.
Chacun sait, même si d’autres font semblant de l’ignorer, que les corps d’inspection s’appuient préférentiellement sur des professeurs cooptés, les désignés « chargés de mission », « chargés d’inspection », « formateurs », voire les « engagés dans la rénovation de la voie professionnelle », qu’ils promeuvent ensuite de manière claire.
Tous les tableaux d’avancement à la hors classe ou de promotions d’échelon en sont la preuve : Il est clair que notre système de promotion ne garantit pas à tous ceux qui sont promouvables d’être inspectés dans les mêmes dispositions calendaires, et il est encore plus clair que ceux qui se voient confier des missions par l’inspection bénéficient d’un avancement plus rapide. Nous ne doutons pas des qualités des enseignants cooptés. Nous ne doutons pas davantage de ceux qui ne le sont pas.
Comment les collègues qui subissent ces retards en n’étant jamais inspectés quand ils sont promouvables font-ils pour ne pas être découragés par une telle réalité ? Combien d’enseignants de qualité ne sont d’aucune connivence avec ceux qui sont chargés de les évaluer et peinent en fin de tableau ?

En second lieu, nous déplorons le non-respect des grilles.
Du 5ème au 11ème échelon, indistinctement, inspecteurs et chefs d’établissement s’adonnent à la notation hors grille. A titre d’exemple, plus de la moitié des promus au 6ème échelon sont en dehors de la grille. Autre exemple, aux échelons 9 et 10, le haut du tableau est occupé par des enseignants cumulant 2 notes au dessus de leur grille. D’autres « cumulards » passent au choix. Ces promotions se font toujours au détriment de personnes dont la notation ne dépasse pas les fourchettes.
On remarque que plus on monte dans les échelons, plus la pratique se répand du côté des inspecteurs, désorganisant complètement le classement pour aboutir à une situation qui peut paraître anarchique mais dont les fondements semblent bien pensés par ceux qui finalement organisent ce classement. Prenons l’exemple de M. ... promouvable au 9ème échelon : , il a été inspecté en juin 2013 et a obtenu une note de 50, soit 1 point en dessus de la grille. Il est promu au Choix. Dans la même discipline, au même échelon, ... n’a pas été inspecté depuis 2011 ...), et passera encore à l’ancienneté.
Notons aussi que c’est pour l’accès au 8ème qu’on trouve le plus grand nombre de notes pédagogiques inférieures aux grilles : elles sont au nombre de 7 et sont liées à des retards d’inspection.
Pour ce qui est des notations administratives, indistinctement, du 5ème au 11ème échelon, les grilles ne sont pas respectées. En moyenne, suivant les échelons, c’est 20 à 40% des promouvables qui sont notés hors grille. Au 11ème, sur les 12 promus au Grand Choix, 5 ont une note administrative dépassant la grille. Parmi les 21 promus au choix, ils sont 14. Au 10ème, cela concerne 1/3 des promus au Grand Choix. Pour le 9ème, ce sont 60 % des promus au choix.
Parfois, la notation hors-grille est absolument décomplexée. Au LP Léon Blum, un enseignant a une note administrative de 3 points supérieure à sa grille de référence et passe au choix. Autre exemple : M. ..., dont on avait évoqué le cas en 2012 lorsque, promouvable à l’échelon 5, il avait une note administrative de 35, soit la moyenne de l’échelon 8. Et bien voilà que, depuis, sa note a déjà atteint 36, c’est-à-dire une note du 9ème échelon : il caracole sans surprise en tête du tableau, pour un passage au Grand Choix. La notation des proviseurs apparaît pour le moins loin de faire preuve d’une éthique du mérite.
Ces exemples montrent le caractère arbitraire de l’évaluation des enseignants : selon les établissements, les proviseurs instituent leurs notations et surtout leurs appréciations sur la base d’allégeances contraires à l’esprit d’équité dont notre métier doit se nourrir.
Enfin, si l’on regarde de près les notations administratives qui s’envolent au dessus des grilles, on retrouve inlassablement les mêmes noms d’établissements, nonobstant nos alertes, chaque année, sur une pratique qui creuse les inégalités… On trouve de très forts taux de notes en dessus des grilles à Costebelle, au Parc Saint jean, à Magnan, à Blum, à Chiris. A contrario, on trouve aussi des établissements où les notes de tous les enseignants promouvables sont dans les grilles : c’est le cas à la SEP Gassin, à Brignoles ou à Leonard de Vinci. En persistant à ne pas demander à tous les chefs d’établissement de respecter les grilles, l’administration se fait le garant d’un système inique.

Conclusion
Aujourd’hui, le gel des salaires (sauf pour les recteurs) suppose mécaniquement qu’une augmentation de salaire ne peut s’obtenir que sur la base d’une promotion d’échelon. C’est là que le système actuel est pernicieux : les collègues - qui subissent des restrictions salariales fortes - sont mis en concurrence, les tensions exacerbées au moment des répartitions horaires, les postes supprimés pour être dépecés en HSA qu’on se dispute. Dans sa forme actuelle, l’avancement au mérite est illégitime et contredit l’idéal républicain d’égalité. A l’heure où l’on discute de la fin des notes pour les élèves, il serait peut être temps qu’on en finisse aussi avec la notation des enseignants.