M@gistère amer
lundi 12 mai 2014.
magi
M@gistère
amer
Nous
avions quitté la première formation à
distance de février, déjà
remplis-es d’espoir quant à la qualité
de la chose : forums
obligatoires, anonymat inexistant, QCM infantilisants… et
nous ne
serons probablement pas déçus par la suite qui
vient de débarquer
dans les écoles.
Enrichie
des commentaires déjà peu élogieux de
la première
« formation »
en ligne, la nouvelle laisse percevoir le devenir probable de la
plate-forme magistère. Si nous ne pouvions que nous
étonner de la
forme que prenait déjà cette formation en ligne
avec son interface
peu abordable et sa tendance à la surveillance
généralisée, nous
ne pourrons que nous inquiéter de la tournure
qu’elle prend :
- « Invitation »
à la mise en ligne de notre travail
(partager est une chose noble, forcer plus ou moins implicitement
à
partager l’est bien moins).
- Séquences de critiques ou
d’autocritiques généralisées.
- Prêche de « bonnes
pratiques » clef en main à mettre en
œuvre en classe, au mépris de la
liberté pédagogique.
- Fin
à terme de la formation continue.
En
effet, outre le visionnage de vidéos,
quelquefois intéressantes par
ailleurs, et du remplissage de quizz, qui le sont beaucoup moins, nous
sommes désormais invités à
confectionner une séquence, à la
mener en classe et à la mettre en ligne.
Cette
mise en œuvre sera l’occasion par la suite de
participer à un
« regroupement » des
différents-es collègues qui
permettra de faire un point sur les « bonnes
pratiques »
existantes.
Le
risque, face à la lassitude des
collègues parfois éreintés-es du
manque de reconnaissance des autorités de l’Etat
sur leur travail
et du déclassement social de la profession, c’est
de ne voir dans
cette plate-forme de formation qu’un
énième ersatz mal
confectionné d’une formation initiale et
continue ; formation
déjà réduite comme peau de chagrin.
C’est bien pire que cela avec une
surveillance désormais constante de nos faits et gestes, de
la
généralisation de la politique de la critique et
de l’autocritique,
bien évidement nécessaire pour faire
évoluer la profession, mais
qui ne peut se faire sous cette forme.
Si
les
élèves méritent
définitivement mieux que des enseignants-es
formé-es à la clef usb et à la
formation à distance, nous,
enseignant-es, méritons mieux que cette course à
la
déshumanisation de notre profession.
Benjamin
Guesnier
Elu du personnel pour
la Cgt-Educ'Action